La « sobriété logistique » passera par un accompagnement, selon Anne-Marie Idrac
Dans une tribune publiée dans le journal Les Echos, Anne-Marie Idrac, présidente de l’association France Logistique, qui regroupe l’ensemble des acteurs privés de la filière logistique, rappelle les enjeux de la décarbonation.
Elle rappelle qu’« un accompagnement politique et économique du transport routier de marchandises cohérent avec les évolutions européennes, et attentionné à l’égard des acteurs, est le gage du succès d’une stratégie ambitieuse et réaliste ».Si les enjeux de la décarbonation du transport sont les mêmes que pour la mobilité des personnes, dans les marchandises, exit le télétravail et bonjour les longues de chaînes d’approvisionnement à travers le monde. Anne-Marie Idrac aborde ainsi le thème de « sobriété logistique », notamment via l’économie circulaire, les circuits courts mais également l’optimisation des km, m3, m2 utilisés.
« Le « juste à temps » peut être repensé, certaines commandes regroupées ou mutualisées, les modes massifiés davantage utilisés, les livraisons et retours comme le remplissage des véhicules et des entrepôts améliorés par le numérique, les emballages rendus moins volumineux et plus légers », constate la présidente de France Logistique, faisant notamment référence au programme InterLud autour de la logistique urbaine.
Hinterland et entrepôts
Aux deux priorités « classiques » que sont la meilleure desserte de l’hinterland des ports et l’amélioration de la disponibilité pour le fret des sillons ferroviaires (incluant le transport combiné), Anne-Marie Idrac souligne la question « du bon maillage des lieux d’entreposages : des schémas régionaux aux documents d’urbanisme locaux, il importe de pouvoir réserver des surfaces proches des lieux de production et de consommation, au bénéfice de la réduction des distances de transport et de l’efficacité opérationnelle. »
Quant à l’alternative aux carburants fossiles, elle entrevoit « que l’électrification est l’avenir pour les petits volumes et faibles distances » sans entrer dans le débat pour du transport routier. « Aucune technologie n’est mûre, a fortiori à l’échelle de quelques dizaines de milliers d’immatriculations par an, le secteur devra partager avec d’autres les ressources en énergies « vertes » ».
Et de conclure en demandant « un accompagnement politique et économique cohérent avec les évolutions européennes », car l’avenir du transport routier de marchandises « sera multi-énergies, coûteux pour tous, et qu’il faudra beaucoup de temps pour assurer les transformations industrielles impliquant constructeurs, énergéticiens, et transporteurs ».
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