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Covid-19 : Djebbari annonce des mesures pour le transport

, par Luc Battais

Auditionné le 10 avril par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, a fait le point sur les mesures à mettre en œuvre pour accompagner les entreprises de transport et préparer le plan de relance. Il a également parlé « d’assurer la relocalisation d’une partie de la supply-chain de l’industrie automobile. »

Le secteur des transports s’attend à être confronté à une crise durable, compte tenu de la prévision d’une reprise lente de l’activité économique. Lors de son audition les sénateurs ont donc souhaité insister auprès du ministre sur l’importance de préparer la sortie de crise et de faire en sorte que le plan de relance en cours d’élaboration comporte un volet ambitieux concernant les transports.

Selon un communiqué du Sénat, aux membres de la commission qui ont relayé les inquiétudes des entreprises de transport qui se heurtent toujours à de grandes difficultés à s’approvisionner en masques et produits désinfectants, Jean-Baptiste Djebbari a indiqué que le Gouvernement travaillait avec les opérateurs de transports à élaborer une stratégie de déconfinement permettant une reprise progressive du trafic tout en assurant la protection des salariés, avec le maintien des mesures de distanciation sociale et l’approvisionnement des personnels en masques.

Le ministre a par ailleurs indiqué devant la commission que cette crise devait servir de « catalyseur de la décarbonation du secteur des transports ». Il a mentionné la nécessité d’agir au niveau européen, dans le cadre du Green Deal, et au niveau national dans le cadre du plan de relance, pour investir dans des solutions de transports peu polluants, en particulier dans le fret ferroviaire, et pour assurer la relocalisation d’une partie de la « supply chain » de l’industrie automobile.

Des mesures nouvelles...

Jean-Baptiste Djebbari a également donné quelques pistes sur l’action du gouvernement dans la gestion à venir des effets de la crise sur le secteur des transports. Il a ainsi annoncé :

• que le Gouvernement était disposé à expertiser les demandes des transporteurs routiers, notamment s’agissant du remboursement anticipé de TICPE et du bénéfice par les entreprises d’un taux réduit directement à la pompe ;

• vouloir une révision d’urgence du droit européen afin de geler les remboursements des vols annulés et autoriser la remise d’avoirs aux passagers. Il a par ailleurs assuré qu’aucune option n’était écartée concernant le soutien de l’État à Air France/KLM, affirmant vouloir donner au groupe « toutes les armes nécessaires à la reprise » ;

• qu’en raison des pertes considérables que va enregistrer le groupe SNCF, il serait nécessaire de revoir les modalités de respect de sa trajectoire financière. S’agissant de SNCF Réseau en particulier, il a indiqué qu’il faudrait tirer les conséquences de la crise en termes de calendrier et de priorisation des travaux, tout en veillant à maintenir certaines priorités d’investissement, notamment en matière de sécurité et sur les petites lignes ferroviaires ;

• qu’a été engagée une revue stratégique du modèle économique des ports et des mesures de soutien à mettre en œuvre pour les opérateurs de terminaux portuaires, notamment s’agissant des redevances domaniales, les compagnies maritimes et leurs sous-traitants.

... Mais insuffisantes ?

Malgré ces annonces, le Président Hervé Maurey et les sénateurs chargés du suivi du secteur des transports (Didier Mandelli, Michel Vaspart, Nicole Bonnefoy et Jean-Pierre Corbisez) se sont inquiétés lue les mesures mises en place et envisagées soient insuffisantes si l’arrêt total ou partiel des activités de transport était amené à se prolonger. Selon eux en effet :

• Le secteur du transport de voyageurs est complètement paralysé par la crise et il est à craindre que de nombreuses entreprises, à commencer par les PME assurant du transport occasionnel, mettent la clé sous la porte si de nouvelles aides ne sont pas apportées ;

• le secteur aérien, en particulier, traverse une crise inédite dans son histoire, menaçant la survie des compagnies aériennes, ainsi que des entreprises sous-traitantes ou de maintenance, et pourrait mettre beaucoup de temps à se relever : au-delà des actions et mesures de court-terme annoncées par le Gouvernement, il faudra bâtir une stratégie de long-terme pour sauver durablement le pavillon français ;
• en matière de transport routier de marchandises, le Gouvernement doit répondre rapidement aux transporteurs qui demandent la mise en place de nouvelles mesures d’aide de trésorerie, afin qu’ils puissent continuer à assurer les opérations essentielles à la vie économique du pays ;

• enfin, concernant le transport maritime, des mesures fortes seront nécessaires pour accompagner les acteurs en phase post-crise. L’État doit d’ores et déjà s’attacher à mobiliser toute la gamme des instruments économiques et financiers à sa disposition – report d’échéances sociales et fiscales, gel de redevances domaniales, garantie de prêt, subvention d’exploitation – d’autant plus que les règles en matière d’aides d’État ont été assouplies.

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