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Les fédérations du transport rejettent un retour masqué de l’écotaxe
- Adobestock
Les fédérations s’insurgent après la proposition du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou de réintroduire une écotaxe afin de financer les infrastructures ferroviaires.
Dans l’émission Face-à-Face du 22 mai sur BFM TV, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a estimé qu’un milliard d’euros par an serait nécessaire pour maintenir en état le réseau ferroviaire national et a évoqué la mise en place d’une écotaxe parmi les sources de financement. Selon lui cette éco contribution viserait principalement les camions étrangers en transit. L’annonce a immédiatement provoqué l’ire des fédérations du transport routier qui se sont empressées de manifester leur ferme opposition à ce qu’elles estiment être un retour camouflé à une écotaxe généralisée.
Dans un communiqué commun, Union TLF, l’OTRE et la FNTR expliquent que le transport routier français, dont les marges sont les plus faibles d’Europe et qui supporte plus de 4 milliards d’euros de fiscalité spécifique par an, ne peut en aucun cas encaisser une charge supplémentaire. « Rappelons qu’à la suspension de l’écotaxe en 2014, les transporteurs ont déjà absorbé, au titre du « solde de tout compte », une hausse de fiscalité de 4 centimes par litre de gazole, soit 600 millions d’euros annuels », affirme la fédération.
Selon les fédérations, cette proposition du président de la SNCF est une provocation sur le fond comme sur le droit puisque « cibler uniquement les camions étrangers est juridiquement inapplicable, le droit européen imposant une égalité de traitement entre les transporteurs. Ce serait donc les entreprises françaises qui paieront ».
Les fédérations estiment que le véritable objectif serait de remettre sur la table, en douceur, un projet d’écotaxe généralisée. « Nous n’en voulons pas. Le développement du fret ferroviaire ne se fera pas contre le transport routier, mais avec lui. La seule filière ferroviaire en croissance aujourd’hui est le transport combiné, qui repose précisément sur une articulation entre rail et route. Taxer davantage les camions, c’est pénaliser le transport intermodal, ralentir le report modal, et freiner le verdissement du secteur, en limitant la capacité d’investissement des entreprises dans des solutions plus propres », déclarent-elles.
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