- L’Assemblée générale annuelle de l’Union TLF s’est tenue le 27 juin au Pavillon d’Armenonville à Paris.
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La logistique contractuelle était l’un des sujets à l’honneur lors de l’Assemblée générale de TLF. Vincent Ricci, de GXO France, et Aymeric Daher, du groupe Daher, ont évoqué le retour de la vacance dans le retail et les tensions persistantes dans les supply industrielles. Assouplir les règles ZAN demeure un enjeu stratégique pour leurs activités.
Les volumes traités par les logisticiens français se sont contractés de 3,6 % en 2023. « La tendance s’amplifie puisque sur 12 mois glissants, à l’issue du premier trimestre 2024, la baisse est de 5 % », selon Christophe Marques, délégué aux affaires économiques et fiscales au sein de l’Union TLF. Cette fébrilité est confirmée dans le retail, et les industries qui l’alimentent, par Vincent Ricci, directeur général de GXO France, spécialiste de ces filières : « Depuis un an et demi, nous constatons un retournement des volumes et des stocks. Dans le e-commerce par exemple, la plupart des acteurs sont confrontés à une surcapacité de surfaces logistiques en raison d’une croissance moins forte qu’espérée ». Dans le bricolage et l’aménagement intérieur, « les volumes ont chuté jusqu’à 50 % parfois. Les clients de ce secteur nous demandent de les aider à optimiser leurs surfaces logistiques ». Du coup, Vincent Ricci reconnaît « un retour de la vacance ». Parmi les causes qui expliquent ce retournement, le directeur général évoque « la période post-Covid marquée par une forte inflation qui a freiné la consommation ». A ses yeux, un autre indicateur prouve ce retournement : « la chute des appels d’offres ».
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- Table-ronde sur la logistique contractuelle en présence de (g. à dr.) Aymeric Daher, sénior vice-président de la division logistique du groupe Daher, et Vincent Ricci, directeur général France de GXO
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Des « supply » encore perturbées
Toutes les filières ne sont pas logées à la même enseigne sur le marché de la logistique contractuelle voire dans le retail, à l’image de quelques discounters comme Action. En témoigne aussi Aymeric Daher, vice-président de la division logistique du groupe éponyme. « En logistique industrielle, mécanique et aéronautique en particulier, la crise du Covid s’est traduite par une chute de l’ordre de 40 % des volumes. Dans la période post-Covid actuelle, les carnets de commandes se sont de nouveau remplis offrant 10 ans de visibilité parfois ». Or, dans l’immédiat, « les capacités industrielles et logistiques sont incapables de répondre à cette demande et à produire de façon continue en raison de perturbations persistantes sur les supply chain ». Les événements géopolitiques à l’origine de détournements de trafics aériens et maritimes sont l’une des causes de ces perturbations.
Attirer et conserver les talents
Face à ces changements des plans de transport et aux fluctuations d’activité, Vincent Ricci et Aymeric Daher se rejoignent sur un besoin de flexibilité et d’agilité. En matière sociale notamment, le dirigeant de GXO France estime que des améliorations et des optimisations sont à rechercher dans les transferts de personnels entre sites. Le développement d’entrepôts multi-clients avec des activités complémentaires est avancé également. Pour Aymeric Daher, l’enjeu des ressources humaines couvre aussi l’attractivité des métiers logistiques pour attirer de nouvelles compétences et les garder. « Tel est l’un des objectifs de l’école de formation créée par le groupe Daher », confie-t-il. D’autant que les besoins évoluent « vers davantage de mécanisation, robotisation et d’outils digitaux », partage Vincent Ricci, rappelant enfin « le rôle d’ascenseur social de la filière ».
Industrie et logistique liées
Face au Zéro artificialisation nette (ZAN), Vincent Ricci et Aymeric Daher se rejoignent aussi comme tous les logisticiens membres de TLF semble-t-il. « Le maintien de l’industrie et la réindustrialisation de la France ne se feront pas sans logistique » ont-ils martelé à plusieurs reprises. Pour le président de l’Union, Eric Hémar, « séparer l’industrie et la logistique est un non-sens ». Au lendemain des élections européennes et à la veille des législatives ouvrant à divers scénarios, ce message sera-t-il entendu ?
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