Garder le cap du durable

Fin 2019, la Commission européenne lançait le pacte vert visant à faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone en 2050. Ces ambitions climatiques étaient rehaussées un an après, avec une cible de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % dès 2030 (Fit for 55). Énergies vertes, décarbonation des transports, économie circulaire, protection de la biodiversité, etc. ont alors infusé les politiques industrielles, dont notamment le plan France Relance doublé d’une loi climat et résilience en 2021.

Mais sur fond de morosité économique et politique, ces années de volontarisme vert semblent déjà loin. La transformation durable de l’économie est désormais mise en balance avec la compétitivité et la performance des entreprises. Au motif de « simplification », la loi européenne Omnibus de février 2025 a ainsi retardé les objectifs de reporting de durabilité (CSRD) et de devoir de vigilance (CS3D). En France, cette même simplification a conduit à un recul du zéro artificialisation nette (ZAN) et à la suppression des zones à faibles émissions (ZFE). Et ne parlons pas de la lutte contre la transition écologique menée par les États-Unis.

Concilier compétitivité et performance durable, c’est possible

Dans ces circonstances, et alors que les dernières estimations des émissions de GES au plan national prévoient pour 2025 un niveau « très en deçà » du rythme annuel nécessaire pour atteindre les objectifs de décarbonation (- 0,8 % au lieu de - 5 % selon le Citepa), la fin prévue du programme EVE sonne comme une mauvaise nouvelle de plus. Depuis 2018, plus de 4 000 entreprises se sont engagées dans ses trois chartes, Objectif CO2, Fret21 et EVcom, dont 2 711 transporteurs routiers, 527 chargeurs et 189 commissionnaires. 4 Mt de CO2 ont été évitées sur cette période, avec des baisses moyennes des émissions comprise entre 15 et 20 %.

C’est ici l’occasion de rappeler les efforts conséquents des entreprises de transport et de logistique pour se décarboner et garder le cap de 2050 auxquelles elles adhèrent. Elles ne demandent pas l’abrogation de règlements environnementaux, mais critiquent plutôt le calendrier de mise en oeuvre ou la « proportionnalité » des normes.

Ce volontarisme se retrouve aussi parmi les participants de notre prix de l’innovation durable, le prix SLID. Chacune des initiatives prouve qu’il est possible de concilier compétitivité et performance durable. À lire en pages 6 à 10 !

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