Une étude du Comité national routier éclaire l’impact du déséquilibre des flux sur les prix de revient du transport routier.
A l’heure de la hausse généralisée des prix du TRM, voilà un document qui pourrait apaiser le dialogue entre chargeurs et transporteurs. Dans une étude publiée le 29 mars, le CNR fait œuvre de pédagogie en décortiquant l’effet des variations de volume transporté sur le prix de revient des entreprises de transport. Trois facteurs de coûts interdépendants et spécifiques à chaque transporteur se cumulent : le taux de parcours en charge, le temps de service par conducteur et le redéploiement des coûts fixes.
+73% en retour à vide
La baisse du taux de remplissage des camions produit l’effet le plus spectaculaire. Le CNR prend l’exemple des ensembles articulés en longue distance. Dans certaines activités très optimisées, les transporteurs y atteignent un taux de parcours en charge de 86,5 % selon le CNR. Si ce taux descend à 50%, ce qui revient à opérer en retour à vide, le coût à la tonne-kilomètre s’envole de +73% par rapport au taux de parcours optimisé.
Sans surprise, l’augmentation du temps de service des conducteurs augmente le prix de revient. La variation n’est pas linéaire. L’impact du dépassement du temps de service moyen se traduit par une hausse des charges salariales entre +2% et +11% environ selon le nombre d’heures supplémentaires. L’impact du travail le dimanche est d’ordre secondaire estime le CNR.
Troisième poste du prix de revient, les coûts fixes : détention du véhicule, dépenses d’assurances, taxe à l’essieu et coûts de structure dont les loyers des bâtiments. A court terme, leur poids dans les coûts d’exploitation des transporteurs est corrélé à la variation du volume d’activité. Dans le cas du transport longue distance en ensemble articulé (44t), si les flux baissent de 10%, les coûts fixes augmentent de 2,6%. Si la baisse atteint - 25%, les charges augmentent de 6,6%. Une variation à la hausse des volumes transportés font baisser les charges fixes de façon symétrique.
Dans ses calculs, le CNR ne dispose pas de statistique sur le surcoût des mesures sanitaires appliquées par les transporteurs (gel hydroalcoolique, gants, masques, désinfections, etc.). Un coût non négligeable qui d’une façon ou d’un autre se répercutera sur la facture.
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