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La journée du fret ferroviaire d’Objectif OFP le 17 novembre a identifié plusieurs pistes pour la relance du fret ferroviaire en France. L’implication des chargeurs y apparaît souvent comme une condition essentielle.
Start-up industrielle française créée en 2015, Cem’In’EU produit et commercialise du ciment à partir de « petites usines » standardisées. A proximité de bassins économiques régionaux, chacune a une capacité minimum de 250 000 tonnes de ciment par an. Deux usines ont ainsi été ouvertes à Tonneins (47) et à Portes-lès-Valence (26) adossées à un centre logistique sur le port de Sète (34). D’autres unités de production sont en projet à Montreuil Bellay (49) ainsi sur que les ports fluviaux de Chalon-sur-Saône (71) et d’Ottmarsheim (68). Au plan logistique, l’emplacement de ces sites opérationnels ou en projet a été choisi afin de réduire au maximum le transport routier pour leurs approvisionnements et leur distribution finale. Ils sont ou seront tous « embranchés fer et/ou fluvial », deux modes utilisés pour acheminer leurs matières premières principales (clinker et gypse) après un trajet maritime.
Partir de la demande
Cette logistique multimodale a été évoquée le 17 novembre par Jean-Philippe Delmont, président de la commission ferroviaire de l’Union TLF, et Brice Devinoy, PDG de l’entreprise ferroviaire Régiorail, lors de la Journée du fret ferroviaire d’Objectif OFP. A lui seul, cet exemple a résumé quatre messages forts des débats. Le premier concerne le rôle des chargeurs dans la relance du fret ferroviaire et la nécessité pour le mode « d’en conquérir de nouveaux », insiste Jean-François Lagane de Nestlé Waters. Pour cette (re) conquête, le deuxième exprimé par Denis Choumert appelle les entreprises ferroviaires et le gestionnaire du réseau ferré, SNCF Réseau, à changer d’approche. Echo à l’avis rendu par le Conseil d’orientation des infrastructures sur la stratégie nationale de développement du fret ferroviaire, le président de l’AUTF estime « qu’il faut partir des besoins et de la demande des chargeurs ». Pour Denis Choumert, les démarches RSE déclinées à l’organisation des transports incitent les chargeurs à recourir davantage aux modes alternatifs à la route.
Aménagement du territoire
Les deux autres messages s’adressent tout autant aux chargeurs qu’à leurs partenaires logisticiens et commissionnaires de transport voire à l’Etat et aux collectivités locales. Au-delà des aides publiques pour soutenir le fret ferroviaire et les infrastructures ferrées, plusieurs intervenants de la Journée demandent à l’Etat, aux collectivités territoriales, aux logisticiens et aux acteurs de l’immobilier logistique « d’imposer un embranchement ferroviaire et/ou fluvial à tous les nouveaux projets d’aménagement logistiques ». A défaut, Ivan Stempezynski, président du Groupement national des transports combinés (GNTC), a rappelé le potentiel des techniques combinées. Leurs chantiers peuvent en effet jouer le rôle de hub ou de massification des flux ferroviaires et/ou fluviaux couplé à des pré et post acheminements routiers courts.
Le dernier message fort de la Journée d’Objectif OFP s’est adressé enfin aux commissionnaires de transport qui, en qualité de coordinateurs de flux, ont la mission « d’éduquer » ou sinon d’accompagner leurs clients chargeurs vers des logistiques multimodales.