Il manque 150 Mds € à l’immobilier logistique européen

Estimé à quelque 500 milliards d’euros, le marché immobilier logistique européen est confronté à un déficit d’offre structurel de plus de 150 milliards d’euros en nouveaux développements, selon le livre blanc « Persistent Supply Constraints Position Europe For Value Growth » de Prologis Research. « Même si l’Europe parvenait à équilibrer son espace logistique, le déficit resterait important. Au rythme actuel de construction, combler cet écart prendrait environ huit ans et nécessiterait plus de 150 milliards d’euros d’investissement », précise Eva van der Pluijm-Kok, vice-présidente de Prologis Europe Research.

Selon l’étude, la pénurie d’entrepôts est alimentée par contraintes réglementaires, les goulets d’étranglement des infrastructures, les exigences environnementales et la lenteur des processus administratifs. Parallèlement, la demande d’espaces modernes continue de croître, portée par le e-commerce, l’urbanisation et la relocalisation des chaînes d’approvisionnement. Le rapport indique qu’en France, où la croissance du stock est estimée à 156% (depuis 2007), le développement logistique se heurte à des obstacles croissants, en particulier dans les zones urbaines et à forte demande. «  Les pressions foncières et les applications réglementaires, souvent appliquées de manière variable selon les territoires, freinent fortement les nouveaux projets : les restrictions de zonage liées au cadre de la « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN) réduisent le nombre de terrains exploitables, tandis que les procédures ICPE prolongent de 9 à 12 mois les délais d’autorisation pour les grands projets A ceci s’ajoute une instabilité législative nationale qui constitue également un frein important et rend les calendriers souvent incertains  », rappelle Prologis.

« La logistique urbaine, pourtant essentielle pour répondre aux besoins du e-commerce et du dernier kilomètre, est particulièrement affectée par ces blocages, ce qui accentue encore la tension sur les actifs bien situés  », déclare Vincent Sadé, vice-président de Prologis France. Ainsi la part des nouveaux développements d’entrepôts dédiés à la distribution urbaine ou la livraison du dernier kilomètre n’est « que de 15% », selon le rapport de Prologis.