Stratégies Logistique n° 172
Résistance ou rééquilibrage ?
Ces derniers mois en France, l’évolution des logistiques de l’e-commerce suggère que les acteurs du secteur s’organisent pour continuer d’exister et de se développer, sur un marché désormais largement structuré par des pratiques commerciales installées par Amazon et son service Prime, qui fait cadeau de l’essentiel du prix des livraisons à ses abonnés.
Les investissements d’automatisation s’accélèrent chez les prestataires logistiques, chez les industriels comme dans les plateformes de la grande distribution. Certaines, qui avaient raté le tournant du commerce en ligne comme Carrefour, construisent, presque à marche forcée, une organisation logistique dédiée au drive, avec l’intention de devenir l’un des leaders de la vente en ligne de produits frais. Sur le terrain de la livraison urbaine aussi, les initiatives se multiplient.
Il est trop tôt pour dire si ces réactions seront perçues un jour par les internautes comme suffisantes en termes de services pour modifier leurs comportements d’achats. En tout état de cause, pour les commerçants en ligne et leurs prestataires logistiques, la recherche d’un nouvel équilibre du marché passe par des gains de productivité, capables d’absorber l’avantage prix du service Prime tout en respectant le coût du colis livré accepté les internautes.
« Jusqu’où la collectivité peut-elle subventionner les livraisons gratuites ? »
Dans la réussite de cette entreprise, beaucoup devrait dépendre de la capacité des grands réseaux de distribution de colis à résister à l’annexion d’une part importante de leur activité par les flux du géant américain à des prix qui doivent contribuer à subventionner son service Prime. Cela, bien entendu, en développant des prestations qui permettent à leurs autres clients e-commerçants de concurrencer Prime.
Dans ce jeu complexe, les sénateurs tentent d’instaurer une taxe sur les livraisons de l’e-commerce dans certaines villes [1], destinée à réguler « la montée en puissance de l’e-commerce, avec des conditions de livraison très favorables et de plus en plus souvent proches de la gratuité », qui « induit des conséquences en termes de multiplication des trajets automobiles, générateurs de diverses pollutions, et conduisent par ailleurs à un usage immodéré des infrastructures routières ».
Le projet de taxe ne survivra peut-être pas au parcours législatif de la proposition de loi qui l’héberge. Mais elle pose l’intéressante question de savoir jusqu’où la collectivité doit subventionner les livraisons urbaines gratuites en finançant leurs coûts externes.
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Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Edito
- 6 Stratégie
- 8 Développement durable
- 10 En mouvement
Philippe Barbier devient président de la CGI - 11 Économie
- 12 Entreprise
Les trois priorités supply-chain de TLF
UPS met son réseau français au niveau de ses standards mondiaux - 18 Infrastructures
Seine-Nord Europe : où en est-on ? - 20 Site du mois
Exertis France, une plateforme connectée à Marly-la-Ville
PARTAGER-COMPRENDRE
- 24 Tendance
E.Leclerc poursuit l’automatisation de ses entrepôts avec la Socara
Linde Material Handling vers l’intégration intralogistique - 26 Transport routier
Pour des camions grands routiers encore plus propres - 36 Enquête
Les objets connectés, du transport à la logistique
APPROFONDIR
- 46 E-commerce
Des logistiques en expansion accélérée, automatisées et innovantes. Depuis deux ans, tout s’accélère dans la logistique de l’e-commerce. Les nouveaux projets sont légion et les innovations se multiplient, tant du côté des spécialistes du commerce en ligne que des retailers « à l’ancienne » venus au B to C. Et cela ne devrait pas s’arrêter de sitôt.
ACHETER
- 65 Équipements de stockage
- 66 Index des sociétés
[1] Proposition de loi « Pacte national de revitalisation des centres-villes et centres-bourgs ».