La guerre entre la Russie et l’Ukraine pourrait impacter significativement les nouvelles routes de la soie, ces 11.000 kilomètres de rails reliant la Chine à l’Europe en une vingtaine de jour.
Les principaux itinéraires passent en effet par le Kazakhstan, la Russie puis la Biélorussie, et semblent donc physiquement épargnés par la guerre sur le sol d’Ukraine. Sauf que l’Union européenne a interdit aux opérateurs ferroviaires de travailler avec les entreprises russes d’Etat, à commencer par la compagnie national des chemins de fer.
« Nous avons décidé de suspendre le service », explique au journal Les Echos un opérateur européen, resté anonyme. « Nous allons gérer au mieux ce qui est déjà lancé. De toute manière, les clients chargeurs eux-mêmes ne tiennent pas à prendre des risques avec leur marchandise » : il existe des craintes concernant des réquisitions et/ou des blocages du côté russe.
3% fret ferroviaire
Les volumes captés par le rail ne représenteraient qu’à peine plus de 3 %, la majeure partie du trafic se faisant par voir maritime. La nouvelle route de la Soie venait justement de franchir la barre des 50.000 trajets cumulés depuis 2016.
Pékin avait en outre signé en juillet 2021 un accord supplémentaire avec l’Ukraine pour développer un nouveau service de fret alternatif entre Xi’An en Chine et Kiev en Ukraine. Sauf que les forces armées ukrainiennes ont fait sauter la principale ligne ferrée entre l’Ukraine et la Russie, pour entraver la progression de l’ennemi.
« L’option ferroviaire est la grande perdante du conflit en Ukraine en matière de transport », souligne Ovrsea, premier freight forwarder digital français, qui a décrypté l’impact de la guerre en Ukraine. « Le niveau d’incertitude est maximal sur la New Silk Road : le réseau ukrainien serait détruit et la principale porte d’entrée en Europe depuis la Chine n’est rien d’autre que la Biélorussie, proche alliée de Moscou. »
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