Immobilier logistique : une demande de durabilité freinée par les coûts

CBRE, spécialiste du conseil en immobilier d’entreprise, publie son étude annuelle menée auprès des entreprises utilisatrices d’entrepôts logistiques, intitulée European Logistics Occupier Survey 2024, qui révèle les tendances clés liées à l’évolution du marché logistique en Europe. CBRE ne précise pas le nombre d’entreprises interrogées mais indique que plus de 100 répondant figurent parmi les plus grands utilisateurs logistiques paneuropéens, +70% occupent au moins 300 000 m2 de surfaces logistiques et que le panel représente près de 95 millions de m2 d’empreinte immobilière totale.

Selon l’enquête la conjoncture macro-économique pousse plus de la moitié (56%) des utilisateurs vers une stabilisation de leurs besoins immobiliers sur les 12 prochains mois. Les perspectives à moyen terme sont néanmoins orientées vers l’expansion en Europe où une majorité d’utilisateurs (58 %) projettent une augmentation de leurs surfaces logistiques au cours des trois prochaines années. Mais les contraintes restent nombreuses.

Bâtiments obsolètes

La hausse des coûts en matière d’énergie et de main d’œuvre apparaît toujours comme le principal défi identifié par les entreprises utilisatrices de surfaces logistiques depuis 2020. Malgré la modération de l’inflation, les coûts demeurent élevés. Un autre défi identifié réside dans le risque d’obsolescence des bâtiments. 40 % des répondants estiment que 25% à 45 % de leur parc logistique actuel sera obsolète d’ici 2030 si aucun investissement significatif n’est réalisé pour le moderniser. « Cette prévision met en lumière un défi crucial pour les entreprises, qui doivent non seulement faire face à des infrastructures vieillissantes mais aussi s’engager dans des mises à jour substantielles pour rester compétitives », mentionne l’étude.

Enjeux de durabilité

Près de 40 % des acteurs du marché considèrent désormais la durabilité des bâtiments comme un critère clé, une hausse significative par rapport aux 25 % observés en 2023. Les politiques RSE des entreprises orientent les utilisateurs vers des sites logistiques dernière génération. En effet, 64 % des répondants s’engagent à atteindre un objectif ambitieux de zéro émission nette pour leur parc immobilier à l’horizon 2030. Pour autant, les utilisateurs sont de moins en moins disposés à payer un loyer supérieur à celui du marché pour de nouveaux sites certifiés sur le plan environnemental. Cette tendance suggère que les certifications environnementales sont devenues un véritable impératif et que, sur cette base, elles devraient être intégrées dans les loyers prime de marché. A contrario, 25 % des répondants recherchent désormais des décotes de loyer sur les sites non conformes aux exigences du marché.