Chez Faurecia, équipementier automobile, le SAP relie en temps réel l’informatique de gestion et l’informatique opérationnelle. Ce qui revient à orchestrer plus de 100 000 employés répartis sur 340 sites dans 35 pays.
En 2015, l’entreprise avait lancé un programme de transformation numérique, avec l’optimisation interne (réduction des coûts, optimisation des process, de la chaîne d’approvisionnement, de la R&D…) et le développement de nouveaux produits et services monétisables.
Pour son organisation interne, Faurecia a positionné SAP comme ERP unique pour toutes ses 340 sites, en déployant des solutions Saas comme Concur (gestion des notes de frais de déplacement), Ariba (Sourcing, gestion des contrats et des fournisseurs, business networks) ou Successfactor (RH).
Maintenance prédictive
« C’est SAP MII (ou M2I pour Manufacturing Integration and Intelligence), brique majeure de la suite SAP Leonardo qui permet la connexion de toutes les machines au même système d’information », rapporte Éric Godard, DSI adjoint du groupe Faurecia. « Toutes les données émanant des process (température de machine, vibration, pression…) remontent dans le datalake où il est possible de corréler avec les données de gestion de l’ERP (déclaration de production, déclaration de problèmes de qualité, etc.). »
Si, par exemple, la pression d’une machine est détectée comme anormale, le management peut immédiatement évaluer les impacts sur la production et anticiper les mesures à prendre. Sur le même principe, Faurecia a également mis en place la détection automatique de défauts visuels.
Eviter le piège
L’environnement SAP est standardisé sur tous les sites. Mais reste à savoir "éviter le piège trop courant consistant à récupérer un maximum d’informations, sans penser à une structuration à minima, en se disant “on verra bien ce qu’on en fera plus tard !”, poursuit le responsable informatique.
Tous les cas d’usages n’ont pas besoin d’être connus mais l’organisation des données est importante. Cette nouvelle organisation a pu s’appuyer sur la base de données HANA combinée aux solutions de Cloudera pour le Big Data. « En co-innovation avec SAP, Faurecia a même développé un module permettant d’utiliser Kafka pour transférer de grands volumes d’informations vers Hadoop via la suite SAP Leonardo ».
Mesurer les retours sur investissements
Chaque donnée isolée a une valeur plutôt limitée mais « elle devient précieuse grâce à la corrélation avec toutes les autres informations, aussi bien de production que de gestion ». Et c’est justement cette combinaison qui apporte une réelle valeur ajoutée, permettant de développer des modèles et favorisant des gains en productivité importants. « Il est au préalable important d’imaginer des cas d’utilisation concrets avec une mesure du retour sur investissement, en définissant clairement les enjeux visés et l’organisation à déployer en amont. »
Et le responsable adjoint du DSI de conclure : « Aujourd’hui, les technologies sont là : Intelligence Artificielle, Big Data, puissance de calcul, stockage, capacité à adapter l’infrastructure, IOT, etc. Reste à adapter l’homme à ces nouvelles approches via un Change Management adéquat. »
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