« Passés de l’insouciance complète à l’inquiétude, voire à la méfiance en matière de sécurité alimentaire, les Français sont ainsi devenus des porte-drapeaux de la traçabilité, réclamant même un label sur ce sujet."
La traçabilité n’a pas fini de faire couler de l’encre. Un chiffre : 95 % des français estiment que les questions liées à ce thème représentent des enjeux très ou plutôt importants pour l’avenir de la société... Le sondage de MV2 Conseil réalisé pour le compte de GS1 en avant-première du salon Traçabilité précise même que 54 % des personnes interrogées n’ont pas assez entendu parler du sujet ! Passés de l’insouciance complète à l’inquiétude, voire à la méfiance en matière de sécurité alimentaire, les Français sont ainsi devenus des porte-drapeaux de la traçabilité, réclamant même un label sur ce sujet.
Pas étonnant alors que ce soit une Française qui porte à bras-le-corps le projet d’un standard mondial sur la traçabilité. Diane Taillard, de GS1 France, auteure en 2001 du premier guide de traçabilité jamais édité, est en effet responsable depuis un an d’un groupe de travail international sur ce sujet. Groupe qui a approuvé à l’unanimité ce standard le 13 décembre dernier. Annoncé officiellement lors du prochain CIES International Food Safety Conference qui se tient début février à Paris, il met d’accord plus de 60 participants de tous bords en provenance de 20 pays dont le Japon, l’Australie, les États-Unis ou le Brésil. Il aura fallu ainsi beaucoup de doigté et une bonne dose de travail pour faire s’entendre des interlocuteurs que tout opposait. Des notions pourtant proches, voire redondantes, comme « lot » et « batch », peuvent ainsi faire l’objet de débats houleux et de controverses subtiles...
Ce standard mondial sur la traçabilité fera en tout cas date. D’abord parce que c’est le premier à porter sur un processus alors qu’ils traitaient jusque là de technologies comme l’échange de données, les identifiants (GTIN, SSCC...) ou les systèmes d’identification. Sans entrer dans le détail des sous processus et des catégories, cette description des exigences minimum en la matière va inciter les entreprises à se situer, quels que soient leur secteur et les technologies qu’elles emploient (papier, code à barres, catalogue électronique...). Respecter le standard va aussi permettre de respecter la traçabilité tout au long de la Supply Chain. Ce n’est en outre pas qu’une simple méthodologie mais plutôt un cadre de construction ou une grille commune de référence qui servira à l’avenir au développement de guides ou de recommandations spécifiques pour des pays ou des secteurs précis qui peuvent avoir des requêtes particulières. Jusqu’à présent, le Canada était le seul pays à disposer d’un tel standard. En devenant mondial, le « Global standard management process » (GSMP) dépasse les frontières, au même titre que les produits. Il touche ainsi son but qui concerne tout à la fois, la logistique, l’organisation et la qualité.
Un standard transversal auquel les responsables de la Supply Chain feraient bien de s’intéresser.