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Les défis du marquage

, par Gilles Solard

Nous publions un « white paper » de Domino concernant l’innovation dans le secteur du marquage, du codage et de la traçabilité.

"Il suffit de considérer le contenu d’un réfrigérateur ou d’une armoire à pharmacie pour comprendre que les pratiques du codage et du marquage vont aujourd’hui bien au-delà de la simple apposition de dates limites de fraîcheur et dates de péremption. Les produits alimentaires et pharmaceutiques offrent les signes les plus visibles de l’évolution de l’identification des produits, qui est aujourd’hui un domaine dynamique, complexe et multidisciplinaire, influencé par diverses tendances de fond, tenant notamment à la législation, aux réglementations sectorielles, à la lutte contre la contrefaçon, aux impératifs d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement et aux considérations de responsabilité environnementale.
Cet article se propose de décrire comment (et pourquoi) les fabricants et intégrateurs de systèmes d’identification de produits développent aujourd’hui des solutions de codage, de marquage et de traçabilité extrêmement novatrices, afin de répondre à l’éventail très large des exigences émanant de tous les secteurs industriels. Nous commencerons par voir dans quelle mesure l’évolution du secteur est conditionnée par des forces qui dépassent largement le strict cadre des processus de conditionnement industriel. Nous verrons ainsi que ces facteurs d’évolution peuvent inclure jusqu’aux grandes mutations démographiques et sociétales. Nous verrons ensuite comment ces forces influencent les programmes de R&D et les calendriers de lancement de nouveaux produits des fabricants, avant de nous intéresser plus en détails aux récentes avancées réalisées par Domino.

La lutte contre la contrefaçon


Rien n’illustre mieux l’importance d’une technologie d’identification des produits robuste et sécurisée que son rôle dans la lutte contre le commerce de produits de contrefaçon, qu’il s’agisse de DVD, sacs à main, produits pharmaceutiques ou pièces de rechange automobiles. Le fléau de la contrefaçon touche la quasi-totalité des secteurs industriels, dégradant les résultats financiers et les images de marque des entreprises et, dans les cas les plus graves, entraînant la mort de consommateurs. Ce phénomène a été très largement documenté, particulièrement dans le secteur pharmaceutique. Selon les estimations, la valeur du marché des médicaments de contrefaçon est comprise entre 75 et 200 milliards de dollars. Le coût humain est également très élevé, puisque l’on estime que les médicaments de contrefaçon tuent plus de 100 000 personnes par an, la majorité d’entre eux vivant dans les pays les plus défavorisés. A cela s’ajoutent les erreurs de délivrance [de produits licites], qui peuvent également avoir des conséquences fatales pour le patient. La contrefaçon affecte également des secteurs tels que la construction, l’aérospatiale, l’automobile et la défense (sait-on ainsi le nombre de composants de contrefaçon dans les achats militaires américains a doublé entre 2005 et 2008 ?). Selon la Coalition internationale de lutte contre la contrefaçon (International Anti-Counterfeiting Coalition), les produits de contrefaçon ou issus d’une reproduction illicite pourraient représenter jusqu’à 7 % de l’ensemble des échanges mondiaux.
Les gouvernements ne peuvent rester inactifs devant de tels chiffres, d’où l’introduction massive de nouvelles réglementations, qui ont elles-mêmes contribué à une explosion des innovations dans le domaine des technologies et applications de codage et de marquage. Cette tendance est particulièrement marquée dans les industries agro-alimentaires et pharmaceutiques, dont les produits doivent comporter des informations plus nombreuses et plus variables, codées selon des normes de qualité extrêmement rigoureuses. Sur tout produit alimentaire et boisson, il doit en effet être spécifié : origine, ingrédients, données nutritionnelles et avertissements relatifs aux allergies. Les médicaments exigent par ailleurs une technologie d’identification de produits robuste et sécurisée pour lutter contre la contrefaçon et prévenir les erreurs de délivrance. Le dernier grand exemple en date d’un tel programme concerne les codes CIP 13, qui vont être prochainement introduits pour tous les produits pharmaceutiques en France : à partir du 1er janvier 2011, chaque produit devra en effet comporter des données datamatrix pour le code produit, le numéro de lot et la date d’expiration, cela en complément des informations lisibles par l’utilisateur. Cela doit permettre une lecture automatique et précise et un stockage des données essentielles tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cela éliminera également les problèmes de perte de temps et de manque de précision engendrés par la collecte et l’enregistrement manuels des informations.

La dimension « sociétale »


Les produits agro-alimentaires, pharmaceutiques et médicinaux sont des candidats de choix pour l’introduction de nouvelles règlementations. Aucune précaution n’est de trop lorsqu’il s’agit de garantir l’authenticité et la sécurité de ce que nous mangeons, buvons ou consommons à des fins médicales. Lorsque l’on considère cette activité réglementaire intense à laquelle sont soumis ces secteurs, on apprécie mieux à quel point les avancées en matière de codage et de marquage sont en fait fortement déterminées par les grandes tendances à l’œuvre dans la société au sens large.
Pour envisager cette « dimension sociétale », considérons l’exemple de l’influence du vieillissement de la population en Grande-Bretagne. Au cours des 25 dernières années, la proportion de la population âgée de plus de 65 ans est passée de 15 % (1984) à 16 % (2009), soit une augmentation de 1,7 million de personnes. A cela s’ajoute le fait que l’augmentation la plus rapide a été enregistrée sur le segment des personnes âgées de 85 ans et plus, passant d’environ 660 000 personnes en 1984 à 1,4 million en 2009. Or une population plus âgée consomme plus de médicaments, qui doivent tous être authentifiés et suivis sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, du fabricant au patient. A un niveau encore plus concret, les informations destinées à ces patients plus âgés doivent être écrites en gros caractères et de manière suffisamment claire pour pouvoir être lues par des personnes dont la vue est déficiente.

Solutions ingénieuses


Ces exigences sont autant de défis à relever par les fabricants, mais il faut en plus prendre en compte les besoins des autres secteurs. La plupart des grands détaillants ne cessent par exemple d’introduire des améliorations visant à rationaliser la logistique de leur chaîne d’approvisionnement, avec par exemple les emballages prêts-à-vendre : en rassemblant les emballages dans des boîtes de carton, conçues pour être placées directement en rayon, les opérations sont beaucoup plus rapides et la présentation gagne en élégance. Fort heureusement, le secteur de l’identification des produits se caractérise avant tout par son sens de l’innovation, et est capable de répondre à ces évolutions en proposant des solutions toujours plus ingénieuses. Un certain nombre de ces solutions exploitent l’omniprésence des téléphones portables intelligents. Des nouvelles applications permettent ainsi au consommateur de capturer divers types de codes Datamatrix à partir d’un smartphone : dans le domaine des biens et de services de grande consommation, cet outil est de plus en plus utilisé pour communiquer des informations et promouvoir les relations avec la clientèle. Dans le domaine de l’authentification de produits, il est désormais possible de charger l’image d’un code Datamatrix figurant sur un emballage, puis de vérifier ce dernier par référence à une base de données en ligne : le produit peut ainsi être authentifié sur place et de manière instantanée. Un autre exemple édifiant est offert par la société mPedigree, une start-up ghanéenne dont la solution permet aux entreprises pharmaceutiques d’imprimer en relief un code spécial sur leurs produits. Le consommateur fait ensuite apparaître le code en grattant, puis le transmet par SMS au fabricant afin de vérifier son authenticité.
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La productivité est le maître-mot


Il reste qu’il ne suffit pas de satisfaire (et d’anticiper) les exigences du client, encore faut-il le convaincre de payer le prix de toutes ces améliorations. Puisqu’il n’est pas possible de répercuter bon nombre des coûts engendrés par les nouvelles solutions, le renforcement de la productivité des installations existantes apparaît dès lors comme un enjeu fondamental. De manière générale, les fabricants peuvent pour cela procéder de deux manières, qui constituent toutes deux des facteurs d’évolution dans le domaine du codage et du marquage.
La première option consiste pour une entreprise à dégager des économies d’échelle par la consolidation. Toutefois, les grandes organisations qui résultent de ces pratiques s’appuient sur de grandes opérations de production, avec des volumes d’UGS (unités de gestion des stocks) très élevés et une main d’œuvre très importante à gérer (bien souvent avec une forte rotation du personnel et une forte proportion de main d’œuvre transitoire, incluant notamment les travailleurs saisonniers). Tous ces facteurs aggravent les risques d’erreur et rendent absolument nécessaires les investissements en technologie d’identification des produits, capables de prendre en charge des besoins de codage de plus en plus complexes.
La seconde stratégie consistera à poursuivre cette quête incessante de la productivité avec les capacités de production existantes. Sous l’influence des concepts de lean manufacturing (production au plus juste) et de taux de rendement synthétique (TRS / OOE- overall equipment effectiveness), les entreprises de conditionnement exigent des équipements au fonctionnement plus simple et plus performant, éliminant les risques d’erreur humaine et minimisant les temps d’arrêt.

Chaîne de la demande


Toutes ces influences finissent par créer une « chaîne de la demande » (du consommateur au régulateur, en passant par les gouvernements et les fabricants), qui se tourne à son tour vers ses fournisseurs pour l’aider à répondre à un éventail d’exigences très diverses, et même souvent contradictoires les unes avec les autres. Sur le plan de l’identification des produits, il s’agira ainsi de développer des solutions de codage et de marquage offrant à la fois une efficacité de production optimale, la prise en charge de codes de plus en plus complexes, et un degré très poussé de mise en réseau, d’automatisation et de traçabilité, cela sur le site de production et tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Par ailleurs, dans la mesure où nos clients doivent abaisser leurs coûts, ces solutions doivent pouvoir, dans toute la mesure du possible, s’intégrer en toute transparence avec les lignes de production existantes. Cela constitue pour nous un défi considérable, du fait du « découplage technologique » qui prévaut souvent entre, d’une part les chaînes de conditionnement de nos clients, qui peuvent être en service depuis des années (voire des décennies), et d’autre part une technologie de codage qui pourra être régulièrement rendue obsolète du fait de l’évolution rapide de l’environnement législatif et des exigences de la chaîne d’approvisionnement. Il s’agit-là d’un problème très sérieux : on estime ainsi en France que l’arrivée du nouveau code CIP13 et des autres initiatives similaires va rendre obsolètes jusqu’à 80 % des solutions de codage actuellement utilisées dans les opérations de conditionnement de produits pharmaceutiques et de santé.

Une dynamique en pleine mutation


Comment le secteur de l’identification des produits répond-il à ces défis majeurs ? Les récentes avancées de Domino démontrent comment la « chaîne de la demande » influe sur la dynamique du marché et stimule l’innovation parmi les fournisseurs. La récente introduction de versions modernisées de nos différentes gammes, à savoir la Série A (impression jet d’encre), la Série V (transfert thermique) et la Série D (codage laser), constitue ainsi le remaniement le plus radical de notre portefeuille de produits au cours des dix dernières années.
Ces trois gammes de produits intègrent plus d’une centaine d’avancées technologiques, toutes stimulées par les exigences de nos clients pour une productivité optimale. Tout cela passe par un recours généralisé aux fonctionnalités intelligentes, proposées sous la bannière i-Tech Technologie intelligente. i-Tech recouvre un ensemble de technologies de pointe qui visent à minimiser, voire éliminer, les besoins en intervention technique humaine, et à rendre les tâches de maintenance courante aussi rapides, simples et intuitives que possible.
Dans le cadre du développement d’i-Tech, nous avons évalué la contribution de chaque aspect du fonctionnement des produits, en analysant chaque pièce, chaque opération de maintenance, les interfaces utilisateur, l’impact environnemental… L’un des objectifs fondamentaux de l’équipe de développement était de parvenir à des améliorations tangibles sur les plans de la productivité et du TRS, avec en particulier une réduction, voire une élimination, des périodes d’indisponibilité programmées. L’amélioration du TRS est un facteur crucial dans le cadre des processus de lean manufacturing, auxquels ont recours les grandes entreprises pour leurs activités d’approvisionnement. Le TRS renferme par ailleurs un autre concept qui est celui de la maintenance productive totale (TPM / total productive maintenance), selon lequel les opérateurs de machine assurent l’essentiel, voire l’intégralité, des opérations de maintenance courante.
La nouvelle Série A va plus loin, en proposant un concept qui élimine complètement les traditionnelles activités d’entretien préventif. Celles-ci cèdent aujourd’hui la place à un simple réapprovisionnement de consommables courants prêts à l’emploi (« plug and play »). Les consommables sont par ailleurs aisément identifiables par des codes couleur et intègrent tous des valves hermétiques pour un environnement de travail sûr et propre.
Le système i-Tech offre également d’importantes retombées en termes de fiabilité et d’amélioration globale du rendement, en permettant un suivi permanent et une gestion optimale de la performance de l’imprimante, pour des impressions de haute qualité et une utilisation de fluide réduite. Le système surveille par exemple les travaux d’impression et l’environnement de l’imprimante, anticipe l’utilisation des consommables et ajuste automatiquement le cycle de réapprovisionnement de façon à ce que les machines fonctionnent systématiquement dans leur état optimal. Le volume d’encre utile est automatiquement ajusté par vidange, avec des gains considérables en termes de temps et de minimisation des gaspillages ; la vidange à 100 % de l’encre et des cartouches make-up permet en outre de garantir l’absence totale de fluide dans les cartouches usées.
Le système de gestion de l’encre i-Tech constitue un bel exemple d’une solution alliant efficacité optimale et impact environnemental minimal. Il élimine en effet les besoins en entretien programmé grâce au système Qube, un concept modulaire selon lequel l’encre et les filtres sont séparés de la pompe et de l’électronique lui étant associée. Cela permet d’utiliser les pièces jetables au maximum de leur potentiel et en toute fiabilité (reflétant ce faisant une tendance que l’on retrouve dans tous les secteurs industriels et, de manière plus générale, dans la société). Le nombre de pièces jetables et la fréquence avec laquelle celles-ci doivent être changées ont cependant été maintenues au strict minimum, réduisant ainsi autant que possible l’impact environnemental ; une avancée significative compte tenu de l’influence croissante des considérations environnementales dans les décisions d’achat. Le remplacement (annuel) du système Qube prendra en outre moins de dix minutes et pourra être aisément pris en charge par le personnel de production.
Bien entendu, si les opérateurs se voient confier de plus en plus de tâches de maintenance courante, ceux-ci doivent impérativement disposer d’interfaces utilisateur adaptées. C’est pourquoi Domino propose aujourd’hui QuickStep (initialement sur ses Séries A et V), une interface opérateur très intuitive qui minimise les risques d’erreur des opérateurs et accélère la configuration des imprimantes. QuickStep permet en outre à un opérateur de rappeler et lancer les travaux de codage les plus complexes, cela en quelques étapes très simples.
Un thème majeur a imprégné tout le travail de conception des nouveaux produits, à savoir la minimisation de l’impact environnemental. La société Domino est un fabricant de classe internationale et son engagement envers la réduction, au plan mondial, de l’impact environnemental de ses opérations est largement reconnu par la profession. Cela apparaît notamment clairement dans ses politiques en matière de traitement des déchets, de recyclage, de consommation d’énergie et de gestion des émissions, chacun de ces domaines contribuant à la réduction significative et permanente de l’empreinte carbone de l’entreprise. Appliqués aux nouvelles Séries A, V et D, ces principes ont abouti à la conception de produits de plus petite taille et plus légers (le poids ayant été réduit de moitié dans certains cas) et un contenu matériel moindre. L’élimination des besoins d’entretien courant qui caractérise la Série A, ainsi que l’intégration de la technologie intelligente i-Tech pour la gestion de l’encre et des solvants, permettent de réduire l’empreinte carbone de l’imprimante sur l’ensemble de son cycle de vie. Les trois séries s’appuient enfin toutes sur la technologie intelligente pour gérer l’alimentation électrique le plus efficacement possible, avec notamment une fonction de mise hors tension automatique en cas d’inactivité de la machine.

Un nouveau type de fournisseur


A l’avenir, l’influence de ces différents facteurs de changement (réglementation, impératifs de productivité, optimisation de la chaîne d’approvisionnement, environnement) ne peut que s’accroître, continuant ainsi à façonner les pratiques de codage et de marquage dans chaque secteur industriel. Partout dans le monde, les fabricants cherchent aujourd’hui à minimiser les besoins de maintenance, réduire les coûts et optimiser la performance de leurs lignes de production ; or les équipements de codage, quelle que soit leur forme, ont un rôle important à jouer pour atteindre de tels objectifs. L’application d’informations codées, qu’il s’agisse de données variables, de texte, de graphiques et/ou de codes à une ou deux dimensions, n’est une partie de l’équation.
Les solutions complètes, alliant codage de haute qualité, conception de pointe, grande richesse fonctionnelle et une assistance spécialisée basée sur une compréhension approfondie des technologies et des marchés, sont désormais incontournables. Elles sont les outils dont ont besoin les fabricants d’aujourd’hui pour relever les défis de la chaîne de la demande."

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