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Logistique urbaine, cas d’école pour la recherche opérationnelle

, par Erick Demangeon

Au regard de ses multiples contraintes, la logistique urbaine durable suppose des compromis et de combiner plusieurs solutions : modes doux et motorisations alternatives, fonciers dédiés, nouvelles technologies, mesures législatives... Tels sont les constats de l’enquête du Master Supply Chain Internationale de Paris-Dauphine présentée le 3 juin à Paris lors des Rencontres Prologis.

L’un des outils à la disposition des supply chain designers est la recherche opérationnelle. Laquelle consiste à concevoir un schéma logistique optimisé suite aux calculs successifs de matrices qui intègrent les contraintes de l’organisation à concevoir en les pondérant plus ou moins selon les objectifs et priorités fixés au départ.
Appliquée à la logistique urbaine, la recherche opérationnelle est sans doute une approche pertinente car susceptible de se rapprocher au plus près des attentes du plus grand nombre. Rappelée par François Rispe, directeur Europe du Sud de Prologis, la logistique urbaine « durable » se caractérise en effet par une série de paramètres, parfois contradictoires, à prendre en compte.

Hausse des flux à iso capacités

En témoignent les nouveaux comportements de consommation en ligne. D’un côté, ils alimentent des exigences de délais de plus en plus courts, la parcellisation des envois et donc la multiplication des flux de transport. De l’autre, ces conséquences s’opposent aux attentes du consommateur-citoyen en faveur d’une réduction des nuisances liées aux mêmes transports.
La logistique urbaine suppose aussi d’intégrer plusieurs facteurs. Le premier est démographique avec en Ile-de-France par exemple, une augmentation de 12,2 actuellement à 13,5 millions d’habitants d’ici 2050. « Soit 1,3 million de consommateurs en plus à l’origine, aussi, de déplacements supplémentaires » relève François Rispe.
Avec un millier d’habitants au km2 et jusqu’à 21 000 dans Paris intramuros, la forte densité régionale et le pouvoir d’achat élevé des Franciliens (56 000 €/an moyen) impactent aussi la mobilité urbaine.
Tout comme la « volumétrie fret » annuelle de 220 Mt et de l’ordre 300 millions de colis qui s’appuie à 82 % sur la route « dont les véhicules industriels occupent déjà un quart de la voirie ».
Face à ces facteurs générateurs de flux appelés à croître, « la capacité des infrastructures franciliennes de transport est stable et l’offre immobilière dédiée à la logistique y est insuffisante et chère ».
A l’origine d’une multiplication des transports, elle est en outre mal répartie avec une forte concentration des entrepôts à l’Est de l’Ile-de-France alors que les grands bassins de consommation se trouvent à l’Ouest.

L’IA pour anticiper et optimiser

Sur la base de ces contraintes, les étudiants du Master Supply Chain Internationale de l’Université Paris-Dauphine ont sondé des distributeurs multicanaux de vente, industriels, prestataires transports et logistiques ainsi que des professionnels de l’immobilier logistique sur les pistes d’évolution de la logistique urbaine francilienne.

Premier constat : « Tous se déclarent concernés par la problématique ». Parmi les solutions mises en avant, l’espace logistique urbain (ELU) et la mutualisation des flux arrivent en tête devant l’entrepôt de proximité à étages, les solutions de livraison alternatives (dans le coffre des voitures en cas d’absence du destinataire par exemple) et le click&Collect.
S’agissant des technologies futures, si le véhicule autonome se place en pole position, son bilan carbone interroge compte tenu des technologies nécessaires, pour le traitement des données en particulier.
Pour optimiser, anticiper et automatiser les flux, l’intelligence artificielle est citée ainsi que la blockchain pour sécuriser l’échange de données. L’emploi de drones serait marginal et limité à quelques niches.

Absence de volonté politique

Parmi les mesures susceptibles de porter ces solutions et technologies, les professionnels sondés suggèrent le développement d’infrastructures de transport et de logistique puis la mise en place de législation incitative sinon contraignante. Côté obstacles, ils pointent « l’absence de volonté politique » expliquée pour partie par une méconnaissance des enjeux suivie des coûts et de la complexité de déploiement.
En termes de priorités, les résultats du sondage encouragent les pouvoirs publics à aménager des ELU, développer des bornes de recharge, interdire la circulation des camions et développer des moyens de transport alternatifs.
Quant aux actions que les entreprises pourraient prendre, le recours à des véhicules verts est plébiscité avec la mutualisation des flux devant la limitation des flux routiers et les livraisons à horaires décalés.

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