Stratégies Logistique n° 178
L’e-commerce et les prix du transport
Fâché de voir son client Amazon se construire son propre système de transport aux États-Unis, l’expressiste FedEx a déclaré au début de l’été qu’il n’en transporterait plus les colis, indiquant qu’il n’aurait aucun problème pour remplir ses camions et ses avions avec les marchandises d’autres retailers. Au-delà de la péripétie commerciale, il convient de se demander s’il n’y aurait pas là un signe de plus d’une évolution sensible des rapports de force au sein des supply-chains surchauffées par le commerce électronique.
Jusqu’à présent en effet, Internet a accéléré et amplifié d’une façon extraordinaire les mécanismes fondamentaux de la distribution qui a maintenu les prix de vente de la plupart des produits de grande consommation au plus bas, par l’achat en masse dans des pays à faible coût de main-d’oeuvre et qui ne s’embarrassaient pas trop de ce qui constitue aujourd’hui les 7 piliers de la RSE. Ces achats, servis par une logistique elle-même peu coûteuse si l’on y inclut le transport maritime et le transport routier, franchissent à l’import des frontières européennes sans taxation de compensation environnementale.
Les systèmes de transport et de distribution se sont adaptés en permanence à des coûts marginaux assez bas, pour faire face à la croissance des volumes et à la fragmentation des envois engendrées par le commerce électronique. Mais des limites à cette expansion sont peut-être en train d’apparaître, notamment dans le transport.
À l’international, les navires porte-conteneurs ont atteint des dimensions gigantesques de façon à résorber les problèmes de sous-capacité déjà constatés sur certaines lignes avec l’Asie, mais le nombre de ports capables de les accueillir va se réduire inexorablement. Dans le même mouvement, le nombre d’armateurs a diminué de façon drastique, plaçant ceux qui restent en situation d’arbitrer sur les prix. Voire, comme FedEx, de choisir leurs clients.
En Europe, pour des raisons différentes – le manque chronique de conducteurs – le transport routier est dans une situation semblable. Du fait de la diminution tendancielle de la soute disponible, les transporteurs sont désormais en mesure d’augmenter leurs tarifs en seconde partie d’année, plus chargée du fait de l’e-commerce, pour financer l’achat de sous-traitance.
Mauvaise nouvelle pour les e-commerçants, car dans une chaîne logistique, le poids des hausses tarifaires dans plusieurs de ses maillons s’additionne.
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- 10 Entreprise
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