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Brexit : Hard or soft ?

, par Erick Demangeon

D’ici le 31 mars 2019, la Grande-Bretagne sortira de l’Union européenne. Dur ou non, les pouvoirs publics appellent les entreprises à anticiper et à préparer leur supply chain à tous les scenarii.

Actée par le vote britannique du 23 juin 2016 et notifiée aux autorités européennes en mars dernier, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union est un processus inédit. A l’issue d’une négociation de deux ans, ses modalités seront connues. « Qu’il soit dur ou non, le Brexit modifiera les échanges commerciaux entre l’Union et la Grande-Bretagne et il faut s’y préparer  », prévient Vincent Falcoz, conseiller auprès du Secrétariat général des Affaires européennes. De chaque côté de la Manche, tous les maillons logistiques sont concernés : administrations publiques dont les douanes, ports d’Etat (GPM) et décentralisés, aéroports, commissionnaires, armements, logisticiens…et chargeurs.
Une analyse des conséquences possibles
A l’invitation d’Armateurs de France le 23 juin à Paris, Valérie Chalal responsable Achats logistiques et généraux de Kernéos, a fait part son analyse sur les conséquences possibles du Brexit pour son groupe. Sur ses 11 usines mondiales, le fabricant de produits à base d’aluminates de calcium en compte une en Grande-Bretagne. « Ses approvisionnements proviennent d’Espagne, d’Irlande et de France. Sa production est destinée au marché britannique et est exportée vers les pays de l’Union européenne ainsi que dans le reste du monde. Aussi les conséquences du Brexit pour cette unité concernent les futurs accords entre La Grande-Bretagne et l’Union, mais aussi ceux que la Grande-Bretagne nouera avec les autres pays du monde »
Enjeux douaniers
Pour Valérie Chalal, la réintroduction des formalités douanières entre l’Union et la Grande-Bretagne est le principal enjeu à anticiper. « Aujourd’hui, les opérations de transit sont confiées à un transitaire. La réintroduction des déclarations va augmenter sensiblement le nombre et le coût de ces opérations, et nécessiter une nouvelle organisation supposant un accès aux services douaniers 7j/7 H24 ». Avec les formalités sûreté-sécurité à respecter telles que ICS et ECS, le risque que de nouvelles barrières douanières (taxe, quota, origine…) apparaissent est possible. Au-delà, la fluidité des transports interroge la responsable. La réintroduction des formalités et des contrôles associés est synonyme d’allongement des lead-times. « Nous rencontrons déjà des difficultés à trouver des prestataires de transport fiables entre l’Europe et le Royaume-Uni  ». Au final, Kernéos n’exclut par une réorientation de la destination et des approvisionnements d’une partie de la production anglaise voire être obligé de stopper certaines productions.
Trois scenarii
En l’état, trois scénarii de sortie sont possibles. Redouté par les professionnels logistiques et les chargeurs, le premier consiste à un « divorce » sans accord. Réintroduisant alors les contrôles et les formalités douanières aux frontières dont les déclarations en douane, procédures ICS – ECS etc. les nouvelles relations seraient calquées « sur la base des règles de l’OMC au même titre que les pays tiers  », indique Emmanuelle Gidouin de la DGDDI. Le nombre de déclarations en jeu se chiffre en millions avec, pour conséquence, un allongement des délais, de nouveaux besoins en compétences et ressources, et de très probables congestions sur les lieux de transit dont portuaires qui devront eux-aussi aménager de nouvelles installations. La 2e option consiste à « dupliquer des accords privilégiés existants tels que ceux avec les pays de l’AELE ou la Turquie ». Cette hypothèse semble peu probable cependant puisque « le gouvernement britannique veut actuellement un modèle spécifique  ». Emportant la majorité des suffrages avec période de transition si possible, le 3e scénario s’appuie sur « la définition d’accords bilatéraux de libre-échange globaux ou sectoriels, et de reconnaissance mutuelle » comme en matière de sûreté-sécurité via le statut d’opérateur économique agréé (OEA).

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